Porto Santo et Madère, nos deux premières escales après 3 jours de navigation hauturière. Nous étions bien contents d’être sur la terre ferme !
ETAPE 6 - PORTO SANTO
Porto Santo est la petite sœur de Madère, à 43 km au Nord-Est. Un « petit caillou » de 12 km de long sur 6 de large. Elle est surnommée l’ile dorée en raison de la couleur désertique de ses paysages et de sa longue plage. 5000 habitants l’hiver, elle multiplie ce chiffre par 6 en pleine saison.
Le nom de l’île Porto Santo est dérivé des histoires des marins de leur découverte d’une baie abritée pendant la tempête, qui a été interprétée comme la délivrance divine. Les premiers colons portugais sont arrivés dans les années 1420.
Au cours des premiers siècles de peuplement, la vie à Porto Santo était rude, en raison de la rareté de l’eau potable et des déprédations de lapins sauvages; il y avait aussi des attaques constantes de pirates.
A l’arrivée au port, je découvre une tradition des navigateurs, celle de dessiner son logo sur la digue. Il y a plusieurs centaines, ça donne des frissons dans le dos de voir la trace de tous ces voyageurs, venant des 4 coins du monde, en famille, entre amis ou pour porter un projet écologique, social.
Cela me donne des idées…A qui le tour figurera bien sur une digue d’une future escale !
Le centre ville de Vila Baleira, à 40 min à pied du port est petit, l’hyper centre est coquet avec des pavés, des fleurs, des palmiers. Etant en saison basse, il est peu animé, il faut aller au bord de la mer pour trouver un peu d’animation. En plein saison, les paillottes fleurissent le long de la plage.
L’explorateur du Nouveau Monde l’explorateur Christophe Colomb a épousé la noble portugaise Filipa Moniz Perestrelo, la fille de l’explorateur Bartolomeu Perestrelo, qui faisait partie des premiers colons. Pendant un certain temps, ils ont vécu à Porto Santo. La maison est actuellement érigée en musée.
L’intérêt de cette île n’est clairement pas dans la ville mais plutôt dans ces paysages. L’île est caractérisée par deux zones: le nord-est accidenté montagneux, avec des corniches rocheuses et des falaises et une plaine côtière au sud-ouest, qui comprend une plage de sable blanc de neuf kilomètres de long.
L’ile étant sur une zone volcanique, une série de pics parcourent l’ile, dont le pic de Castelo à 437 mètres sur lequel nous avons randonné (à gauche sur la photo). Le plus grand, le Pico de Facho, culmine à 517 mètres.
Grâce à Antonio Schiappa de Avezado, dont la statue a été inaugurée en haut du pic de Castelo en 1957, l’île est végétalisée, ce qui permet de contrôler les phénomènes érosifs. Sur des terrasses en pierres, on trouve des espèces très résistantes, comme le pin d’Alep, le pin maritime, le cyprès de Lambert, le bruyère à balais… non je ne les connaissais pas, vous imaginez bien ! mais j’ai 2 acolytes qui adorent la botanique alors on se penche sur la question. Les figuiers de Barbarie bordent les chemins, ils sont maintenant plus grands que moi, et surtout ils piquent.
Après la montée au Pico Castelo, on termine le parcours au Belvédère de Canhão et on admire, sous la brume, la ville de Vila Baleira, au Sud, et la partie ouest de l’île.
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ETAPE 7 - MADERE FUNCHAL
Madère est mon premier coup de cœur. Dès le premier soir, nous
sommes sortis pour sentir quelles vibrations il y avait sur l’île. J’ai vite
senti les bonnes ondes qui émanent des pavés noirs et blancs soigneusement
alignés qui nous pénètrent, nous parcourent de bas en haut et nous donnent
envie de lever les yeux… puis tomber « par hasard » sur des petits
clins d’œil de l’univers, comme ce panneau, la rue du bon voyage… ou encore de
poser son regard sur les collines illuminées qui dominent Funchal, comme un
ciel étoilé qu’on aurait posé sur une scène de théâtre.
En me promenant dans la vieille ville de Funchal, et plus particulièrement dans la rue Santa Maria, je n’avais pas prévu ce porte à porte. Le projet artistique « L’art des portes ouvertes » redonne vie à des portes de maison, des magasins abandonnés, des zones détériorées…. Il y en a peut-être une centaine, ou plus !?! Artiste reconnu ou amateur, chacun peut s’emparer d’un bout de rue et y déposer son univers et son message.
Avec ma passion pour les portes d’entrée, j’y aurais passé des heures !! Mention spéciale pour le petit Prince, qui nous rappelle qu’on ne voit bien qu’avec le cœur.
Au coeur de la vieille ville, la forteresse de São Tiago, construite au XVIIe siècle pour protéger Funchal, semble un peu décrépite, mais ça lui donne un certain charme !
Le téléphérique de Funchal rejoint la ville de Monte à 500 mètres d’altitude. 10 minutes de survol de la ville, impressionnant ! Il y en a 7 en tout sur l’île, ce qui aide également les agriculteurs pour remonter leur récoltes dans les villes souvent perchées.
Madère a plusieurs parcs et jardins, qui ont l’air tous magnifiques, nous n’en avons fait qu’un, mais on a pris le temps de le savourer.
Le téléphérique de Funchal nous dépose à l’entrée du jardin tropical, dans le village de Monte. 70 000 m2 à découvrir.On pensait y rester 2 heures, finalement, ce sont presque 5 heures de promenade et découverte, et encore on aurait pu y rester plus tellement il y a de choses à voir.
La vraie suprise, pour moi c’était l’exposition d’une collection privée de minéraux et pierres « Secrets de mère Nature ». Je n’en avais jamais vu autant, quelle énergie là dedans, c’était incroyable.
1000 minéraux provenant principalement du Brésil et plus de 300 pierres précieuses et sémi-précieuses. Certains d’entre eux sont exposés dans des cavités conçues pour imiter l’environnement dans lequel ils se forment.
Jardin d’orchidées, jardins orientaux et tropicaux, une fresque sur l’histoire de Madère, des statues à dénicher au milieu de la végétation luxuriante.
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ETAPE 7 - MADERE - RANDOS
Les deux derniers jours, nous en avons profité pour sortir de la ville. L’île est connue pour ses magnifiques randonnées et ses splendides pics et vallée décorées de villages blancs.
Nous avons pu en faire deux, très différentes l’une de l’autre.
La pointe de Sao Lourenço
La première rando, sur la péninsule située le plus à l’est de l’île de Madère, une longue langue de terre et herbe rase balayée par le vent, la pointe de Sao Lourenço.
3 heures de marche aller/retour (enfin 4h pour nous, avec toutes les pauses que nous avons faites), sur des sentiers qui serpentent entre les falaises. Nous sommes au grand air, avec une vue panoramique, mais j’avais pourtant le souffle coupé devant cette Nature sauvage, qui nous rappelle que nous sommes sur une terre volcanique. La roche réduite en sable sous nos pieds donne l’impression de marcher sur la lune.
Levada do Caldeirão verde
Nous passons la nuit, avec Aurélie, dans un petit gîte fort sympathique à Santana, une ville au Nord Est, connue pour ses petites maisons colorées avec un toit de chaume, également le point de départ pour plusieurs randos.
Le matin, la pluie et la brume ne nous découragent pas. Sous la pluie, pas un chat ! La forêt que pour nous. Dans une brume épaisse, l’ambiance est mystique, je m’attendais à voir sortir des elfes à tout moment.
Bien couvertes, on attaque la randonnée le long de la Levada do Caldeirão verde, un des innombrables canaux d’irrigation, qui permettent d’acheminer l’eau dans les cultures.
Finalement, même bien couvertes, la pluie a gagné, après la traversée du premier tunnel avec la frontale, on a rebroussé chemin, et on a pas pu voir le graal, la dernière cascade de plus de 100 mètres qui se jette dans un « chaudron vert », le lagon.
Avec les canaux, les plantes étranges, les arbres, et les cascades j’en avais déjà pris plein les yeux, et ça me donne une raison de plus pour revenir.
Madère, je n’avais pas prévu cette île dans mon périple, mais quelle bonne surprise, énorme coup de cœur. Vraiment vraiment. J’y reviendrai c’est certain, mais pas qu’une semaine ! Bye bye Madère, tu m’as touchée en plein cœur.