ANTIGUA ET BARBUDA
27/03/2022 – Départ de Anse Marcel (Ile Saint Martin)
Lors d’une de nos escales pendant la semaine en catamaran pour faire quelques courses, nous avons rencontré Claude dans son épicerie, à Cul-de-Sac.
Etonné de voir deux petites frenchies avec neuf américains, très à l’aise, il nous demande ce qu’on fait avec eux. On lui raconte notre histoire, et comment nous sommes arrivées là avec eux, il est super fan mais peine à nous croire.
Nous avons tellement de courses (enfin, tellement de bières…), qu’il propose de nous ramener dans sa camionnette. Les filles vous montez devant ? Mais non !! Derrière ! Beaucoup plus rigolo ! Nous voilà à l’arrière calées entre les packs de bière et nos potes, musique à fond. A ce moment, dans ma tête j’essaie de prendre pleinement conscience de la situation « Je suis avec des américains, à l’arrière d’une camionnette, assise sur des packs de bière, je ne sais pas exactement où, avec un pote de Claude comme chauffeur que je ne connais pas, qui nous ramène jusqu’à notre dinghy amarré au petit ponton sur la plage pour rejoindre notre catamaran », situation tellement improbable et à la fois tellement drôle. A chaque virage, on s’écrase les uns sur les autres, musique à fond, nous sommes comme des gosses. Je ris aux éclats.
A l’arrivée sur le ponton, j’en profite pour lui demander s’il connait quelqu’un qui peut nous loger pour pas cher pour la suite de nos aventures, parce que sur l’île tout est hors de prix. Il me dit que si besoin je peux compter sur lui, j’enregistre son numéro, on ne sait jamais ! Du coup, deux jours avant la fin de notre semaine, je l’appelle pour lui demander s’il n’avait pas un plan … et bien si ! Le lendemain il nous met en contact avec Anne et Vincent, qui habitent à deux pas de l’épicerie, à Cul-de-Sac.
Très gentiment, Vincent propose de venir nous chercher à Anse Marcel, nous acceptons sans rechigner. Bien fatiguées, nous apprécions de ne pas devoir prendre le bus ou faire du stop avec nos sacs et nos courses. Nous arrivons dans une maison charmante et très agréable. Enfin, on allait pouvoir se poser un peu, et digérer tout ce que nous venions de vivre… quel bonheur. Une grande chambre avec deux lits et une salle de bains privative, un accès libre dans toute la maison et à la piscine, vraiment on ne pouvait pas espérer mieux.
31/03/2022 – Etape 11 – Saint Martin Simpson Baie (partie néerlandaise)
Ces quatre jours chez Anne et Vincent sont passés à toute vitesse. Nous avons profité de ces journées pour dormir (entre la transat et cette folle semaine américaine, on avait quelques nuits de sommeil en retard), se remettre à jour dans nos affaires, plancher sur la suite du voyage, faire quelques courses, mais aussi fêté l’anniversaire de Aurélie, à Grand Case. Un bon repas dans un Lolo, le resto typique et local de Saint Martin, puis une soirée toujours dans le même bar le Blue Martini, le bar aux escaliers multicolores.
Nous avons aussi beaucoup échangé avec Anne et Vincent et partagé de nombreuses anecdotes de vie. Ils sont maintenant retraités, en écoutant leurs histoires, je les imagine bien dans leur vie de hippie. Ils profitent de la vie à Saint Martin et reçoivent leurs enfants et petits-enfants pour les vacances. Pour l’instant, ce n’est pas prévu de rentrer en France, et je les comprends. Leur maison est un havre de paix dans lequel on aimerait rester le plus longtemps possible. Irma n’a pas fait de gros dégâts chez eux, contrairement à d’autres dans leur quartier. Nous en avons longuement discuté également, et ils nous ont raconté dans les détails comment les habitants se sont organisés après le passage de la tempête. Nous prenons la mesure du caractère exceptionnel de cet évènement qui a vraiment secoué l’île et les Saint Martinois. Impossible de l’oublier, chaque coin de rue nous le rappelle.
Vraiment je les remercie du fond du cœur pour leur grande générosité et bienveillance envers nous deux. C’était un plaisir de partager un bout de chemin avec eux.
Nous pensions rester chez eux plus longtemps, mais finalement, nous avons trouvé un nouveau plan pour la suite, sur un autre bateau, avec un nouveau projet, finalement ce n’était pas destination Guatemala mais peut-être le Brésil ! Je me rends compte que naviguer vers l’ouest en passant par les îles de Porto Rico, République Dominicaine et Cuba c’est très difficile, il y a très peu, voire pas de bateaux qui partent dans cette destination. Ce n’est pas la saison, la majorité des bateaux descendent au Sud, avant la saison des cyclones. Je dois peut-être changer mes projets…
Il y a deux jours, nous avons rencontré à Simpson Baie, au sud de l’île dans la partie néerlandaise, Giovanni le capitaine de Domani, un monocoque Dufour Atoll 6, grâce à un site de voile et de co-navigation. Il souhaite descendre l’arc antillais vers Trinidad et Tobago dans un premier temps (tiens tiens, est ce que je vais finalement y aller à Trinidad ?) et peut être aller au Brésil dans un deuxième temps. Il nous propose d’aller naviguer vers les îles Antigua et Barbuda pour faire connaissance avant d’entreprendre une plus longue navigation, c’est reparti pour naviguer !
Entre temps, nous avions gardé contact avec Sarah, dont nous avions fait la connaissance quelques jours plus tôt lors de notre dernière soirée à Grand Case avec les américains. Nick, un de la bande l’avait rencontré la veille dans un bar à Marigot (elle était serveuse) et lui avait proposé de nous rejoindre faire la soirée avec nous le lendemain pour nous rencontrer Aurélie et moi car elle aussi venait de faire une transatlantique et souhaitait rejoindre l’Amérique du Sud en bateau. Très belle rencontre avec cette grande voyageuse toulousaine, on s’entend vite très bien, nous avions plusieurs points en commun. Quand on lui a proposé de venir avec nous à Antigua et Barbuda, elle n’a pas hésité longtemps !
Nous embarquons donc toutes les trois avec Giovanni pour Antigua. A peine le temps de s’installer dans le bateau, Sarah nous rejoint après sa dernière journée de travail, elle saute dans le bateau puis on lève l’ancre, il est 18h00.
02/04/2022
De retour à Saint Martin, après une première navigation vers Antigua avortée. En pleine nuit, après cinq heures de navigation, nous avons dû faire demi-tour.
Le départ s’est fait en douceur, sous un magnifique coucher de soleil. Chaque départ est toujours fort en émotions, prendre la mer prend aux tripes, hisser la grande voile, et aller au large réveille un sentiment de liberté, et une grande excitation. On déconnecte vite de la Terre pour sentir l’air et l’eau.
Le calme à vite laissé place à un rythme soutenu et intense. Le vent au près (de face), le bateau gîtait de plus en plus, et sur un monocoque il est vite difficile de se déplacer, après quatre semaines en catamaran, j’avais presque oublié, et je n’avais pas encore beaucoup navigué au près.
On a dû recaler tout ce qu’il y avait dans nos cabines et à la cuisine. Dans nos cabines, c’était vite vu, nous n’avions pas encore eu le temps de vraiment déballer notre sac avant de partir et de bien s’installer. A la cuisine, on met des torchons entre les bouteilles, sous les appareils électriques et sous les caisses de rangement pour éviter qu’ils ne glissent. On rebloque tous les tiroirs avec tout ce qu’on a sous la main, des éponges et même un porte-manteau, mais surtout, on range les couteaux, ils étaient bien accrochés sur un rail aimanté mais avec ce vent, ils commençaient à se décrocher un à un, certains ont volé dans les escaliers, il n’aurait pas fallu passer en même moment ! Bref, on range tout, pas la peine de laisser le moindre risque de se faire mal, c’était déjà assez périlleux comme ça. Dans le cockpit, on a tendu des boots (cordes) pour permettre de s’accrocher et se déplacer plus aisément et minimiser les chutes.
Une petite faim s’est invitée chez tous les membres de l’équipage, je me suis lancée dans la confection de sandwich. Je commençais à être nauséeuse, de m’agiter dedans, de nuit avec ce vent, cela devenait une épreuve. Je me suis forcée à avaler une moitié de sandwich pour avoir quelque chose dans le ventre mais il m’est resté sur l’estomac un long moment.
Les quarts de nuit ont commencé à 21h00. J’ai pris le premier quart histoire d’être dehors et respirer. Entre la fatigue et la nausée, j’ai difficilement tenu jusqu’à 23h00. Sarah a pris le relais, j’étais trop contente d’aller au lit. J’ai pris un cachet pour le mal de mer (le premier depuis le départ !) et je me suis allongée avec une poche à côté, c’était plus prudent… et rassurant.
Dans la cabine j’entendais un bruit d’eau, des clapotis qui percutaient une cloison puis une autre mais j’étais vraiment trop dans le coltar pour m’en inquiéter, je n’avais qu’une hâte, dormir. Après deux heures de sommeil, qui m’ont fait le plus grand bien, le mal de mer avait complètement disparu, contrairement à la fatigue, toujours là. Aurélie m’a demandé ce que c’était ce bruit d’eau. Je me suis levée, le bruit d’eau s’était intensifié. Couvert par le bruit du vent et des vagues, ce bruit d’eau était imperceptible depuis le cockpit. Je préviens Giovanni, Sarah avait déjà relevé des fuites et des flaques d’eau sur le sol dans sa cabine, du coup, inquiet, Giovanni est allé ouvrir la trappe sous les escaliers, dans laquelle il y avait la batterie, les réservoirs d’eau, la pompe de cale… et là, surprise !!
C’était inondé, les batteries baignaient dans quarante cm d’eau ! Dans les douches, l’eau remontait et inondait les cabines, et au passage les sacs que nous avions entreposé en attendant de les déballer.
Nous avons été vite rassurés par l’origine de la fuite. L’indicateur de l’eau potable était à zéro et l’eau n’avait pas un gout salé, nous savions que c’était les réservoirs d’eau douce qui avaient fui. La bonne nouvelle, ils étaient à moitié remplis, il n’y avait « que » sept cent litres d’eau à vider et non mille cinq cents…
On a essayé de mettre en marche la pompe de cale, qui est censée s’allumer automatiquement et vider l’eau dans les cales, mais elle était HS. La décision a vite été prise, on fait demi-tour ! Sous les ordres du capitaine, je me suis faufilée dans la trappe, et j’ai commencé à écoper avec un seau et un bol.
Au fur et à mesure que je remplissais les seaux, Aurélie et Sarah se relayaient, tant bien que mal, pour faire des aller-retours entre les escaliers et le cockpit pour les vider par-dessus bord. A quatre pattes sur les batteries, trempée, j’étais en train de m’exaspérer de cette situation, mais nous avons pris tous les quatre la situation avec philosophie. Fatiguées et avec le mal de mer, je les voyais galérer pour tenter de ne pas renverser l’eau et à la fois se tenir pour ne pas se cogner dans un bateau qui gitait encore. C’était plutôt folklorique comme situation et je dois avouer assez drôle.
Giovanni lui restait à la barre, car avec ce vent, le pilote automatique décrochait sans cesse. Il était lui aussi un peu malade, et de temps en temps s’allongeait pour récupérer. Nous devions donc à tour de rôle vérifier le pilote et barrer. Nous sommes finalement arrivés au petit matin à Philipsburg, sous un magnifique arc en ciel.
Crevés, nous n’avons presque pas dormi de la nuit, direction le lit, sans se faire prier. La journée qui a suivi n’a pas été des plus efficaces, nous avons récupéré de cette folle nuit.
Le soir, nous avons quand même émergé un peu pour faire une petite marche le long de la plage.
Ce matin, mécanique au programme, nous avons cherché la fuite. Aurélie et Giovanni remplissaient les réservoirs, et moi allongée dans la trappe, je guettais d’où pouvait venir la fuite, en vain. Lorsqu’Aurélie a actionné la pompe d’eau douce, un jet d’eau a jailli d’un des tuyaux, youpi, la fuite a été identifiée ! Cerise sur le gâteau, le tuyau était facilement remplaçable, les réparations ont vite été effectuées. Nous avons rerempli les réservoirs d’eau au quai puis sommes reparties à Simpson Baie. Retour au point de départ, belle sortie en caleçon comme on dit !
04/04/2022
Aujourd’hui ma sœur fête 20 ans ! Joyeux anniversaire à mi hermana querida. Je suis triste de ne pas être avec elle pour fêter ça, surtout que j’avais aussi loupé ses 18 ans à cause du confinement mais je suis sûre qu’on se rattrapera ! En attendant je comate au soleil sur le gros coussin à l’avant du bateau, le week-end a été agité, pas sur le bateau cette fois, mais en ville à Grand Case, avec Sarah et Aurélie.
Sarah nous avait proposé d’aller passer le week-end chez un de ses potes, un couchsurfeur chez qui elle a dormi et qui lui a prêté sa maison pour le week-end. La proposition est tombée à pic, nous sommes contentes de changer d’air et de se changer les idées après cette nuit de péripétie. Nous la rejoignons en fin d’après-midi dans une jolie petite maison avec une vue dégagée sur l’ouest, un beau coucher de soleil nous ravit pendant notre apéro. Toujours en stop, nous rejoignons Grand Case pour aller manger dans un lolo. Le stop est un moyen de déplacement très répandu sur cette île et il est très facile d’en faire. J’ai dû déjà monter dans dix voitures différentes et chacune nous a réservé de bonnes anecdotes à raconter. Cette fois, c’était un couple, très chic, en tenue de soirée. On leur demande s’ils avaient un mariage, ce à quoi ils nous répondent, un peu gênés, qu’ils étaient à une soirée. En descendant de la voiture ils nous ont donné une carte de visite en nous précisant que sur le site internet inscrit sur cette page nous trouverions probablement quelque chose qui nous intéresserait…quelle a été notre surprise quand on a compris que c’était des témoins de Jéhovah !
Bref, après avoir mangé au lolo, nous sommes reparties au Blue Martini, pour la quatrième fois en dix jours, dans le fameux bar aux escaliers multicolores, mon nouveau QG apparemment ! Il n’y avait pas grand monde mais de la bonne musique, avec surtout de bons vieux tubes de mon adolescence et des bonnes vieilles chansons françaises ont suffi à endiabler la soirée. Entre deux parties de fléchette avec des locaux, des shooter offerts par les serveurs et des déguisements qui ont fini de nous dévergonder, la soirée est passée à toute vitesse.
A la fermeture du bar, nous n’avions aucune envie de rentrer et on apprend qu’il y a un after au « Clando », à deux pas du Blue Martini. Après nous avoir demandé si on était de la police, et du coup nous demander si on voulait de la drogue, n’importe quel type de drogue (très facile sur cette île de s’en procurer !), nous voilà avec nos partenaires de fléchette en train d’aller au Clando. On prend une petite impasse, puis un petit chemin, on passe par un couloir sombre puis la deuxième à droite, on arrive dans un vieux garage transformé en bar. Ce bar est né clandestinement pendant le confinement, d’où son nom. Ici que des locaux et nous trois. Dans une ambiance enfumée, certains sont au bar et échangent dans un dialecte incompréhensible pour une touriste comme moi, d’autres se déhanchent sur une musique antillaise excellente. Je me fais inviter à danser par Mathieu, un local. Moitié merengue, moitié bachata, je vis la musique, ce mec a le rythme dans la peau, c’est un régal de danser avec lui. Aurélie, elle, s’est fait inviter à boire un coup par Kévin, un autre Saint Martinois. Quant à Sarah, affamée, a décidé d’aller faire un tour en cuisine, elle revient avec une barquette pleine de frites et de poulet et s’est fait un nouveau pote en cuisine. Six heures du matin quand nous décidons de rentrer. Après un beau coucher de soleil, c’est un lever de soleil que nous avions la chance de voir. Denis nous prend en stop dans son mini bus avant d’aller travailler, Sarah, assise à côté de lui refait le monde, il rit aux éclats. Je la revois se retourner vers nous et nous criant, les bras au ciel « Avec Dede c’est que de l’amour ! ». Finalement, tout sourire, il nous ramène juste devant notre maison, il passera une bonne journée j’en suis sûre, et nous une bonne nuit. Le lendemain, après une grosse grosse grosse (j’insiste) sieste, et grâce à trois voitures en stop, nous rentrons au bateau en quinze minutes à peine.
Une fois de plus, un magnifique coucher de soleil illumine la baie. La petite balade le long de la plage les pieds dans l’eau fait du bien, le plat de pâtes avant de se coucher encore plus !
Voir l’article sur Saint Martin en cliquant ICI
07/04/2022 Etape 12 – ANTIGUA
Après quatre jours à Simpson Baie, et quelques autres petites réparations par ci par là, dont la girouette en haut du mat (youpi, une fois de plus je peux faire le singe), tentative n°2 de partir à Antigua.
Cette fois, nous partons tôt le matin, toujours sous le soleil, la navigation est intense avec un bon vent de face, c’est un vrai régal, même s’il est difficile de fermer l’œil tant le bateau gite. Le GPS fait un peu des siennes, le pilote automatique aussi, nous surveillons tout ça activement à tour de rôle. Après 20 heures de navigation, nous arrivons ce matin à Antigua en tout début de journée et mouillons dans la baie de English Harbour au sud de l’île. Cette baie est connue chez les voileux car chaque année elle organise une régate avec des grands voiliers anciens.
Nous nous rendons aux douanes pour faire notre rentrée officielle sur le territoire et commence une galère sans nom. On nous envoie à un bureau, puis à un autre, il manque un papier, puis un tampon, il faut se pré inscrire sur internet… il faut ensuite chercher le responsable de l’immigration, c’est un vrai parcours du combattant et une excellente épreuve de patience et de calme. Nous l’avons finalement trouvé dans une voiturette de golf à l’ombre devant la marina, sympa comme bureau !
Température prise, papiers signés, tout est enfin en règle, on peut se balader au port. Le contraste entre les petits bateaux pour apprendre la voile et les énormes yachts est flagrant, ici c’est le RDV des riches propriétaires, à celui qui a le plus gros et le plus imposant, même les pare-battages (les grosses bouées de protection contre les chocs) sont plus gros que moi ! Sur le ponton, on évite les paillassons au pied de chaque échelle, et j’observe amusée les membres d’équipage. Le bateau est bien rangé, tous les boots sont bien lovés, il est tout propre et bien astiqué, ils peuvent maintenant décompresser et boire leur bière de fin de journée. Ils sont tous habillés pareil avec le même polo avec le nom et le logo du bateau, les garçons en short, les filles en mini-jupe, très conventionnels. C’est vraiment un monde à part !
Voir l’article de Antigua et Barbuda en cliquant ICI
14/04/2022 – Etape 13 – BARBUDA
Sans compter la journée d’arrivée, nous avons passé trois journées sur cette île. Mes coéquipiers ont décidé de louer une voiture, d’abord contre l’idée de se promener en voiture, j’ai finalement beaucoup apprécié, il y a peu de bus sur cette île et le stop est beaucoup moins répandu qu’à Saint Martin, puis j’aurais vraiment perdu de superbes visites. Cette île est une vraie belle surprise (voir la partie destination).
Ce matin nous partons à Barbuda, six heures de navigation suffisent pour arriver sur cette petite île au Nord de Antigua. La navigation est très agréable et se passe à merveille. C’est la deuxième fois que je viens là, après ma transat nous avions fait une pause un peu plus au sud de l’île pour se baigner et fêter notre arrivée avec Tophe et Aurélie.
Tout l’équipage est ravi de se prendre 3 jours off, loin de tout pour se reposer (des vacances dans des vacances haha). Il a fallu quand même réparer l’annexe qui s’est dégonflé en chemin. Un boot un peu trop serré a scié un boudin pendant la navigation. Nous devions absolument la réparer pour aller à Codrington faire des courses. Après deux ateliers bricolage, le patch de protection semblait efficace… on l’espérait en tous cas !
C’est une aventure pour passer entre les riefs en dinghy, ne pas trop se faire éclabousser par les vagues, traverser le lagoon et rejoindre le village. Nous arrivons au sec et heureux que notre réparation ait fonctionné, nous découvrons cette île ravagée par Irma en 2017, l’impression d’arriver tout juste après une guerre. Nous trouvons enfin les douanes grâce à un local qui nous guide, nous ne sommes pas les premiers à attendre, nous faisons la connaissance de nos voisins de mouillage qui eux avaient pensé à prendre RDV, nous bénéficions donc de leur créneau, quelle chance, sinon on aurait dû revenir.
Voir l’article de Antigua et Barbuda en cliquant ICI
Après trois jours de farniente, kayak, sport, lecture, écriture et même salon de coiffure, nous profitons de notre dernière soirée avec tous nos voisins. Quatre annexes « garées » et amarrées à Domani, onze personnes sur le bateau à échanger sur nos aventures marines, vraiment super.
15/04/2022 – Etape 14 – Saint Martin
Nous levons l’ancre, retour à Saint Martin. La navigation se passe à merveille, sans aucun souci cette fois ! Tout glisse, et ça fait plaisir. Le coucher de soleil à l’horizon sur Saint Martin, le lever de lune au-dessus de Saint Barth, le spectacle est époustouflant. Le vent est en notre faveur, nous pensions arriver dans la nuit, mais finalement nous avons la chance d’arriver au mouillage pour le coucher de soleil.
18/04/2022 – Les périodes de transition
Me voilà de nouveau dans une transition entre deux étapes de voyage. Avant de partir, je n’avais pas du tout pensé à ce petit laps de temps entre deux aventures. A chaque fois c’est la même sensation étrange, je me sens divisée entre le passé, le présent et le futur. Le besoin de me rassembler est fort et tant que je ne le suis pas, je suis dans le brouillard.
Je dois rattraper la Laura qui est encore dans la dernière aventure, en train de réaliser et intégrer ce qu’elle vient de voir, de vivre, de ressentir, d’expérimenter, de repenser à toutes les belles rencontres.
Je dois motiver et mobiliser la Laura qui est dans le présent pour trouver un endroit où vivre ces quelques jours de transition. Je fais attention à rester chaque jour dans le moment présent alors je n’anticipe rien, puis de toutes façons, n’ayant jamais aucune idée de mon programme à l’avance, c’est difficile.
Enfin, je dois projeter la Laura dans le futur parce que même si je fais confiance à l’univers pour guider mes pas, tout ne tombe pas tout cuit sur un plateau. Il faut se mettre en action, effectuer des recherches, rencontrer des capitaines…
Voyager en bateau est une excellente épreuve de patience, les opportunités ne sont pas nombreuses et quand on croit trouver, ça peut tomber à l’eau, on ne sait jamais quand on part ni quand on arrive, ça stresse un peu. C’est aussi une épreuve de lâcher prise, ce n’est pas simple de s’en remettre comme ça à la vie, le trajet n’est pas forcément celui que l’on s’était imaginé…
Mes 2 clés, faire confiance et rattraper les Laura du passé et du futur dans l’instant présent, encore et toujours. Il n’y a que comme ça que j’arrive à m’aligner et prendre des décisions, sans laisser place au stress.
Je pense aussi à me reposer, je suis fatiguée physiquement et émotionnellement. Je vis des choses extraordinaires mais qui sollicitent beaucoup. Je l’avais déjà dit mais on oublie vite… qui veut aller loin doit ménager sa monture.
Jusque là tout s’est bien passé, tout a toujours roulé, donc pas de raisons que ça change ! Je projette positif 🙂
21/04/2022
Après moults rebondissements, la décision est prise ! Nouveau bateau, nouvel équipage, nouvelle destination… ! Go !
La suite au prochain épisode.
Pfff… que d’anecdotes, de rencontres, de moments forts, trépidant et presque tumultueux, qui me font remonter tant de souvenirs… Il faut l’avoir vécu et je suis vraiment ravi pour toi, comme pour Aurélie, d’avoir su tirer la quintessence de ce qui se présente et vivre à fond ce que la vie peut vous offrir.
Continues comme çà, le cap est bon et je prends grand plaisir de te suivre.
Hey cap’tain !! Trop contente de te lire! Merci pour ton message.
Si j’ai bien appris une chose en bateau, c’est qu’il se passe TOUJOURS des péripéties… et qu’il ne faut jamais rien planifier haha. Nous avons bien profité avec Aurélie, et l’aventure continue ! Je lis tes aventures avec grand plaisir aussi ! Bises
Les couleurs et les sourires !
J’aime bien l’épisode de la fuite et l’écopage rocambolesque… yen a d’autres aussi qui essayent d’écoper mais là, ça ne se vide pas ;-)).
Hahaha