12 jours à naviguer au large des côtes de la Péninsule Ibérique. L’équipage fait peu à peu connaissance et s’organise gentiment. Avec Aurélie, on plonge dans un nouvel univers, c’est tous les jours une découverte. Commencer par la côte est une bonne mise en jambe avant d’entamer les traversées.
03/01/2022 – Etape 1 : HENDAYE
Après un détour d’une semaine à la Rochelle mi-décembre pour faire un stage de voile, j’embarque sur le Fisaloey à Hendaye.
Il est prévu de larguer les amarres le jeudi 6, pour traverser l’Atlantique en voilier !
Notre première escale se fera à Porto, puis avons validé aujourd’hui une route théorique, susceptible de modifications suite à conditions sanitaires ou météo. Après Porto nous passerons par le sud du Portugal – Madère – Iles Canaries pour arriver à Trinidad et Tobago, aux alentours du 28 février.
Ensuite, j’aimerais rejoindre Cuba puis Guatemala, mais évidemment, tout peut changer ! Je laisse place aux surprises…
A mon petit jeu, je tire une première carte « Une dépression retarde votre départ, prenez votre mal en patience ». En effet, une petite dépression venant de l’ouest a pointé le bout de son nez, du coup nous sommes coincés au port. Mais finalement ce n’est pas plus mal, cela nous a laissé du temps pour les derniers préparatifs techniques, le départ est repoussé au 13.
J’étais d’abord un peu déçue de ne pas partir le 6 comme prévu à cause de la météo, mais je réalise que le voyage a déjà commencé ici, en mode local, je (re)découvre ce petit coin, Hendaye, Fontarrabie, Saint Jean de Luz, en plein hiver, il n’y a personne, c’est le luxe. Je savoure chaque jour et pourtant je ne vois pas le temps passer.
Par ailleurs, 10 jours n’ont pas été de trop pour se familiariser avec mon nouvel environnement. Chaque geste du quotidien, se déplacer, cuisiner, se doucher est un petit challenge quand on a pas l’habitude vivre sur un bateau. De participer aux derniers préparatifs m’ont permis de commencer à connaitre le bateau et chacun de ses (nombreux) petits coins puis de découvrir un univers jusque là inconnu, mais passionnant.
A ma plus grande surprise, et pour mon plus grand plaisir, Hendaye s’est transformée en véritable étape. Imprévue mais primordiale pour me mettre dans le bain, décompresser gentiment, commencer à ralentir le rythme. J’ai eu la chance d’avoir de nombreuses visites sur le bateau.
Pour plus de détails sur Hendaye, Saint Jean de Luz et Fontarrabie, voir l’article « Pays Basque »
14/01/2022
Finalement, il nous restait des courses et quelques « bitouilles » à faire sur le bateau, comme le dit souvent notre capitaine. Nous larguons enfin les amarres et hissons la grande voile en début d’après midi 🙂
Nous partons dans de parfaites conditions anticycloniques pour « dégolfer » c’est à dire sortir du Golfe de Gascogne, il nous manquera même parfois un peu de vent ! Dans 5 jours environ, nous serons au Portugal, je ne sais pas exactement où, mais vous l’aurez compris, je ne maîtrise pas le voyage et c’est très bien ainsi, je me laisse porter par le vent… et surtout par capitaine Philippe, en qui j’ai totale confiance
17/01/2022 – Etape 2 : FISTERRA
De jour comme de nuit, c’est un vrai plaisir des yeux et du coeur. A 5 kt environ (soit 10 km/h), nous avons le temps d’apprécier le paysage. Après avoir quitté le Pays Basque, nous avons longé la Cantabrie, quelle surprise en me levant, les Picos de Europa enneigés étaient majestueux au dessus de l’horizon. Un cap de plus, puis nous rejoignons les Asturies.
Vu les bonnes conditions météo que nous avons eu sur cette première navigation, nous sommes arrivés au Cap Finisterre en 3 jours, un peu plus tôt que prévu. Les conditions sont tellement bonnes, que le cap’tain improvise une escale à Fisterra. Il est si rare de pouvoir y aller à cause de la météo, que nous profitons de l’occasion. Je ne suis pas mécontente de revenir « à plat » sur la terre ferme pour faire une pause, en plus ces premiers quarts de nuit m’ont épuisée !
Quelle chance de connaitre ce village de pêcheurs, c’est une étape symbolique pour les marins et les pélerins, elle l’est aussi pour moi. C’est d’habitude la dernière étape du chemin de Saint Jacques de Compostelle, et pour moi la première étape de mon pélerinage.
Nous passons une nuit au port, puis nous partons demain, destination…. inconnue ! C’est bon de se laisser porter !
Pour plus de détails sur Fisterra, voir l’article « La péninsule ibérique ».
19/01/2022 – Etape 3 : BAIONA
Nous sommes repartis de Fisterra hier en début d’après midi. Le soleil nous accompagne encore, le vent lui est encore bien faible. N’ayant pas pu remplir le réservoir sur place, le cap’tain a décidé de faire une halte à Baiona, situé dans l’extrémité sud de la baie de Vigo, pendant la nuit. Halte qui s’est finalement transformée en étape suite à un problème technique…
La nuit de la première pleine lune de l’année « la lune du loup », je m’en souviendrai longtemps !
Je suis de quart de 21h à 1h. Il fait relativement doux dehors et la lune, qui a enfilé sa grande robe blanche, illumine le ciel et la mer, c’est comme si elle avait déployé un tapis scintillant entre elle et le bateau, c’est magique. Je suis sous le charme. … La photo, prise avec mon téléphone, ne lui rend pas hommage malheureusement. Jusque là, tout était calme et paisible.
1h30, j’étais couchée depuis 30 minutes que j’entends le cap’tain s’activer sur le pont. Nous sommes à 5Mn (10km) du port de Baiona, le moteur s’arrête… panne !
Pas d’autres options que de rentrer au port à la voile, de nuit, avec un vent oscillant entre 4 et 8kt = peanuts pour un bateau comme le nôtre !!
« La patience, la reine de toutes les vertus » nous dit le cap’tain. D’un calme déconcertant et toujours avec un brin d’humour, le cap’tain, à la barre, nous guide, ma coéquipière et moi, pour tirer les bords l’un après l’autre, en visant l’entrée du port et en évitant les bouées, les bateaux de pêcheurs … 4h30, nous arrivons enfin.
En plus d’être un as de la barre, le cap’tain est un super mécano, quelle chance. 9h30, le moteur est réparé, nous pouvons enfin souffler.
Mon quart a pris une tournure inattendue de nuit blanche. Je me souviendrai longtemps de cette arrivée, de nuit, à la voile dans le port de Baiona, avec plein de lumières et de phares à décoder, sous le regard bienveillant de la lune, et d’une étoile filante, passée quelques heures plus tôt, comme pour nous faire un clin d’œil, et nous dire : « Tout va bien se passer »
Réparations terminées, la fatigue ne nous empêche pas d’aller arpenter un peu la ville, je voulais voir à quoi ressemblait Baiona! Ce fut une belle découverte.
Après une bonne nuit de sommeil, nous repartons le 20 en milieu d’après midi, direction Peniche.
Nous avons longuement hésité à nous arrêter à Porto, mais aucun de nous trois n’avait vraiment envie d’être dans une grande ville. Nous sommes alignés sur les destinations, les petits ports nous attirent plus pour l’instant.
Pour plus de détails sur Baiona, voir l’article « La péninsule ibérique ».
22/01/2022 – Etape 4 : PENICHE
Après une trentaine d’heures de navigation, nous sommes arrivés dans la soirée à Peniche, au Nord de Lisbonne, avec le moteur cette fois.
La navigation a été mouvementée, nous guettions le vent depuis le départ et il a débarqué en force pendant la nuit sans prévenir. Annoncé à 5kt sur les fichiers météo reçus dans l’après midi, il a finalement déployé entre 15 et 20kt de souffle, avec une pointe à 33kt.
La houle qui nous poussait par derrière disait m…. à la houle qui venait de la côte, et toutes deux s’en fichaient du vent qui lui, venait plutôt du secteur avant. Quel remue ménage ! On s’est bien fait brasser, c’était intense, et on pas beaucoup dormi, mais c’est ça aussi la voile. On va chercher l’énergie au fond et on y va !!!
Au milieu de ce joyeux bazar, belle récompense, au petit matin, des dauphins sont venus rapidement nous saluer et jouer dans notre sillage, et le soir des copains à eux sont revenus nous escorter un long moment, juste au-dessus de la fosse de Nazaré. On oublie la fatigue !
Nous arrivons au port de Peniche le 21 vers 23h. Ni une ni deux, nous étions couchés, bien fatigués de cette navigation, mais avec plein de belles images en tête.
Au réveil, première des choses, hisser le pavillon portugais, on aurait dû le faire avant même d’arriver au port. Nous passons la journée du 22 à visiter Peniche, c’est une nouvelle fois, une belle surprise. Demain nous hissons les voiles direction Sines.
Pour plus de détails sur Peniche, voir l’article « La péninsule ibérique »
23/01/2022 – Etape 5 : SINES
Départ vers Sines, nous passons une soirée bien calme à se délecter d’un beau coucher de soleil en mer.
24/01/2022 – Etape 5 : SINES
Au petit matin suivant, Sines en vue, le port n’est pas très accueillant de prime abord. Des énormes grues dominent la baie, des cargos immenses font la queue pour le quai de déchargement et des grandes cuves de gaz trônent sur les digues, ça fait froid dans le dos.
Nous arrivons tôt le matin, plus tôt que prévu. Le vent a bien soufflé dans la nuit, je n’ai pas beaucoup dormi, j’accumule le manque de sommeil sur cette navigation côtière mais mes batteries internes, elles, sont chargées à bloc. Je suis enchantée.
Aujourd’hui pas de tourisme, c’est une escale technique qui nous attend. Après 10 jours en mer, il y a quelques « bitouilles » à améliorer avant d’attaquer notre première traversée vers Madere. On se retrousse les manches !
Après plusieurs jours en navigation, le cap’tain a identifié quelques améliorations à effectuer sur le bateau. Sitôt le petit déjeuner pris, on se lance dans les activités manuelles.
Couture pour renforcer les voiles et les fermetures éclairs avec le pommeau et une pince (l’aiguille fait 8 cm), surliure des bouts pour protéger l’extrémité… rien n’est fait au hasard, chaque point est méticuleusement cousu. La navigation est décidément une question de nœuds !
En fin de journée, on part faire un tour en ville pour faire quelques courses pour la traversée vers l’archipel de Madère et tenter de recharger notre bouteille de gaz, en vain.
Dernière soirée sur la côte, après 2 jours de travail on se détend avant la traversée, avec un petit bien apéro mérité. Lecture, écriture, pendant que le cap’tain nous prépare une de ses spécialités, une pissaladière (avec un bout sans anchois pour moi !)
Vite au dodo, j’ai du sommeil à rattraper, et demain est un grand jour.
Pour plus de détails sur Sines, voir l’article « La péninsule ibérique ».
bonjour ,Laura
Très belle initiative et courageuse .De très belles photos postées, tu dois en prendre plein les yeux; tu vas plus etre la meme quand tu reviendras.
On est pas prêt de boire une bière comme promis après la pandémie lol ! Apres l Israel je devrais etre a Saint Louis Senegal en Avril Mai .
qui sait ! la destination des pilotes.
Je te souhaite bon vent
Jose
Hello Jose! Quelle bonne surprise de te lire ici, merci pour ton message. En effet, la bière c’est pas pour de suite… Super pour Saint Louis!