Le Nicaragua est un pays que j’ai traversé en bus quand je suis allée du Costa Rica au Guatemala, je m’y suis arrêtée seulement 5 jours et je n’ai eu l’occasion de voir que deux villes, Granada et Leon, deux sœurs rivales. Toutes les deux de style colonial, avec beaucoup de couleurs et d’histoire, ces deux cités historiques se sont longuement disputé la gouvernance du pays qui, finalement, a été dévolue à Managua en 1858 pour mettre fin aux querelles.
Mon cœur balance pour León, j’ai eu un gros coup de cœur pour cette ville. Plein de petites places, de la verdure, des petites rues animées, j’ai adoré l’ambiance, on s’y sent rapidement chez soi.
GRANADA
Granada est située entre le volcan Mombacho et le lac Cocibolca. Le volcan Mombacho culmine à 1345 mètres d’altitude et compte 4 cratères. Aujourd’hui au sein d’une réserve naturelle, il est l’un des plus connus au Nicaragua. Contrairement au volcan Masaya, il n’est pas actif.
Réputée pour son architecture coloniale bien conservée, on la surnomme « la grande sultane » à cause de ses bâtiments de style andalou mauresque.
La cité de Granada a été nommé ainsi en hommage à la cité espagnole et appartenait alors au grand royaume catholique ibérique.
J’ai rencontré Marvin quand je suis arrivée, j’ai eu droit à une visite guidée de la ville. C’était un dimanche, les rues étaient vides toute la journée, par contre toutes les églises étaient remplies, j’ai pu ainsi constater que les messes sont bien plus animées ici que chez nous, avec concerts en live !
Nous avons commencé par la place principale de la ville, avec l’imposante cathédrale Nuestra Señora de la Asunción, de style néoclassique. Je n’ai pas pu rentrer, c’était l’heure de la messe, et ici c’est sacré, on ne vient pas perturber l’office !
La place est très animée, les chevaux attendent de partir faire un tour et se dégourdir les pattes. Les locaux viennent passer le temps, assis sur les bancs. Je fais comme eux, je me prends un batido et j’obverse les passants.
L’antiguo Covento de San Francisco se trouve à quelques pas du Parque central. Le couvent a été bâti à l’origine en 1529, puis détruit par un incendie en 1857 et reconstruit ensuite. A l’intérieur, se trouvent la bibliothèque municipale, un musée et une cour avec de jolis arbres.
On descend l’avenue La Calzada jusqu’au lac Cocibolca. Il est possible depuis le dock de prendre un bateau et faire le tour des îles « Las isletas », il y en a plus de 100!
Bien calme en journée, la Calzada s’anime le soir avec tous les bars qui semblent participer à un concours de « qui met la musique le plus fort !? ». Il règne une ambiance chaleureuse, dynamique et cosmopolite.
La ville s’apprécie encore plus depuis le clocher de l’église de la Merced, accessible après un étroit escalier en colimaçon. Je n’ai pas pu apercevoir le volcan Mombacho, il était sous les nuages, mais on prend conscience des innombrables rues de la ville.
A l’entrée de l’église, j’ai gouté les « quesillos » de Juan, la spécialité de la ville. Une tortilla avec du fromage frais (??) et une sauce piquante, bon… c’était… à gouter, au moins une fois.
Passion portes… Le retour ! Derrière chaque porte une surprise, bien souvent une belle cour intérieure, des plantes, une piscine… il faut fouiner !
L’après-midi, je m’excentre un peu pour aller voir le cimetière. Contrairement à notre gris en France, ici tout est blanc. Ça vaut le coup d’y aller, et aussi de déambuler dans les rues non touristiques, en toute sécurité.
Le lendemain, avant de repartir, je fais un tour au marché, très sympa et très authentique, je pourrais le définir comme un joyeux bordel ! De tout, partout. Un labyrinthe de ruelles étroites, certaines à l’abri, d’autres à l’extérieur. Des stands de légumes, de graines de diverses variétés, de viande (les mouches incluses beurk), de poisson, de dentifrice, de coques de téléphone, de chaussures et mille autres choses en tout genre…
J’ose à peine sortir mon téléphone, même sous ma parka et capuche, chaque vendeur me regarde des pieds à la tête, je ne passe pas inaperçue, je les dépasse tous d’au moins une tête, je n’ai d’ailleurs croisé aucun autre étranger.
La galerie de photos de Granada ICI
LEON
Une fois n’est pas coutume, j’ai visité la ville, avec d’autres voyageurs, via un « free walking tour ». Le concept, visiter la ville gratuitement (pourboire bienvenu!) avec un guide local, qui nous fait faire le tour de la ville, à sa sauce. Noel Antonio, qui a 25 ans a monté sa boite de guide nous montre ce qu’il aime et nous fait part de son avis sur la ville et la politique menée. Un point de vue « intérieur » fort intéressant, on sent sa forte implication dans l’évolution des mentalités et le souhait de s’ouvrir au reste du monde.
On sent dans cette ville, une forte personnalité, du caractère. La place principale avec sa cathédrale et ses imposants lions est une place bien animée.
Noel Antonio nous a emmenés voir le marché. Pour à peine 3€ chacun, nous avons pu manger plusieurs spécialités.
Mon auberge était un peu excentrée, du coup, j’ai eu pu voir les rues non touristiques. Je me suis toujours sentie en sécurité, de jour comme de nuit, malgré la pauvreté et le peu de moyens qu’ils ont. Quand il pleut, c’est l’innondation au bout de 5 minutes, c’est plutôt impressionant.
Léon possède plusieurs facettes, mais celle qui m’a le plus marquée, c’est son passé révolutionnaire. Sandino, véritable héros local, a lutté contre l’occupation des États-Unis dans les années 30. Pas de visage découvert de Somoza, son ombre est dessinée et cachée dans des coins de rue ou en haut d’immeubles. C’est ici, à Léon, que le mouvement Sandiniste, qui s’est opposé à la dictature des Somoza, et a mis un place un nouveau gouvernement en 1979. Les fresques et les « murales » sont des témoins de ce passé tumultueux.
Une longue « murale » commémore le combat d’étudiants contre la dictature, en particulier le 23 juillet 1959, où nombre d’entre eux sont morts sous les balles du régime de Somoza. Une rue entière est dédiée à cet événement, avec le portrait des figures de cette révolution.
Idania, une des étudiantes a écrit : « yo te dejo un ejemplo en la vida, nada mas » et Arlen, une autre étudiante « somos más auténticos en la medida en que rompemos barreras ».
Au delà de la révolution, et encore aujourd’hui, avec nos problématiques actuelles, ces mots laissent encore pensifs… et moi dans tout ça ? Qu’est ce que je laisse ? Suis je authentique ? Quelles sont mes barrières ?
Alors voilà une belle découverte ! Des « pupusas », des galettes de maïs fourrées au fromage et haricots rouges (et poulet pour les non-végé). Un délice !
Super dégustation avec Cristiano, un argentin rencontré à l’auberge, dans un tout petit resto typique, bien excentré du centre ville, une excellente adresse !
J’avais prévu de m’arrêter au Nicaragua juste quelques jours pour ne pas faire trop de bus tout d’un coup mais je suis repartie frustrée de ne pas rester plus longtemps.
Je n’ai visité que deux villes, Granada et León, mais ça m’a donné un goût de reviens-y… Encore un pays que j’aimerais découvrir ! Entre son histoire, ses paysages, ses randos, ses plages, ses lacs, ses habitants, vraiment ce pays ne manque pas d’intérêt.
J’ai quand même pris le temps de prendre des cours de salsa et de bachata, il fallait bien profiter d’être en Amérique Centrale pour danser sur les rythmes latins, quelle joie !