SAINT MARTIN ET SAINT BARTHELEMY EN CATAMARAN
16/03/2022 – Etape 9 : Anse Marcel Ile Saint Martin
L’équipage est fatigué mais heureux de poser le pied à terre après 3 semaines non stop en mer. On plane tous les trois, encore dans un autre monde !
Nous arrivons à 7h30 dans la petite baie de Anse Marcel. A peine amarrés, un skipper de Dream Yacht vient nous voir « Je repars avec Laura Maé à quinze heures aujourd’hui ». Quoi ? Oh punaise, on ne s’y attendait pas du tout ! Avant de s’exciter à tout ranger on va se poser au bar de l’hôtel (de luxe !) qui s’est implanté autour de la marina en décembre dernier, histoire de faire le point sur nos projets et nos envies à tous les trois et essayer de se projeter sur les jours à venir, on ne savait même pas ou on allait dormir le soir même. Vingt-deux euros pour deux jus (même pas frais), un café et une bière, what the f***, ça annonçait la couleur pour la suite….
La société Dream Yacht nous trouve un autre bateau où dormir pour quelques nuits, bonne nouvelle, pas besoin de trouver un hôtel dans la journée, ça nous laisse un peu de répit. On déménage sur l’autre catamaran amarré juste à côté du notre, il est encore plus grand, mais pas du tout neuf, il a déjà fait plusieurs voyages. Il est à quai depuis un moment suite à une panne d’électricité, il a pris la foudre, du coup il sert à tous les skippers de passage ou les employés de Dream Yatch qui attendent d’embarquer pour un autre charter.
Première journée à terre très calme, on reste à la marina, qui est fort agréable et très familiale, on fait vite connaissance avec le petit monde qui gravite autour. Ambiance décontractée, il fait chaud, et un grand soleil réchauffe le ponton en bois. La petite brise fait du bien. Je retrouve mes esprits petit à petit.
17/03/2022
Après une journée de repos, nous partons à la découverte de l’île, partie française. Un peu de stop, un peu de bus, nous découvrons cette petite île, ravagée par la tempête Irma en 2017. Tout n’a pas encore été reconstruit, les locaux en parlent beaucoup, on sent que cela les a beaucoup affectés. On fait un petit tour à Marigot, la « capitale » française, sur la côte ouest.
Il fait très lourd, et après notre petite promenade en ville, un petit tour à la plage de Grand-Case, un peu plus haut sur la côte, s’impose. Même si plusieurs bars et hôtels longent la plage, elle reste sauvage et nature, elle dégage de bonnes vibrations, tellement bonnes qu’on s’installe au bar « Cap’tain Frenchy » boire un coup et regarder le coucher de soleil.
Après une excellente soirée très animée à Grand-Case, nous rentrons tous les trois bien heureux à la Marina de Anse Marcel. Trois heures du matin, sur le ponton, nos voisins américains étaient encore en train de refaire le monde sur leur catamaran. Ils nous invitent à bord, le courant passe de suite, après quelques minutes, ils nous proposent d’embarquer avec eux pendant une semaine pour faire le tour des îles de Saint Martin et Saint Barth.
18/03/2022
Au petit matin, Jason, un des américains rencontré la veille monte sur notre catamaran « Alors vous venez ?!! » Leur proposition n’était donc pas une blague, après une très rapide concertation avec Aurélie, on court faire notre sac et on déménage sur leur catamaran aussitôt. Du coup, Tophe décide de rejoindre une amie en Guadeloupe. Au moins, avec ce départ précipité, pas le temps d’être tristes de se quitter, mais il nous manque déjà !
Une fois arrivées sur le catamaran, on leur demande : – On va où? Combien de temps ? – On ne sait pas trop… on va se laisser porter… – OK, on vous suit !
48 heures après la fin de notre transat, nous voilà reparties sur un troisième bateau, avec un nouvel équipage rencontré la veille, une bande de neuf potes américains en vacances, la semaine s’annonçait originale…
A dans une semaine Anse Marcel !
23/03/2022 – Etape 10 – Entre Saint Martin et Saint Barthélémy
Je suis sur le cata avec ma nouvelle team depuis maintenant six jours. Je n’étais même pas encore redescendue de mon petit nuage de la transat que je me retrouve dans une nouvelle énergie, je plonge dans une culture bien différente de la mienne et partage de nouveaux concepts de la vie, de prime abord bien loin des miens, mais avec plusieurs points communs et valeurs communes comme l’amour de la musique, de la vie, des amis, de la fête, du partage, du rire, de l’authenticité.
Le plus touchant c’est leur générosité, leur bienveillance, et leurs efforts pour qu’on se sente bien. Ils nous ont tellement bien intégrées que nous sommes maintenant toutes les deux « part of the team », comme ils disent.
En plus de pratiquer l’anglais en mode intensif, de découvrir des paysages époustouflants, d’apprendre à naviguer encore, nous découvrons des personnes magnifiques avec qui c’est un plaisir d’échanger et c’est ce que je préfère. Au passage j’en profite pour les sensibiliser à la bonne bouffe (ce n’est vraiment pas leur fort), au végétarisme, au recyclage et autres basiques dans le genre ou encore à la slow life … je plante des graines !
Nous sommes partis vendredi dernier et naviguons entre les îles Saint Martin et Saint Barthélémy : Ile Tintamarre, Ile Pinel, Ile Fourchue, Anse Colombier… De baie en baie, nous prenons le temps de découvrir les îles depuis la mer et passons les nuits au mouillage. Il arrive que nous allions en dinghy (l’annexe) accoster pour nous balader un peu, passer des soirées ou faire quelques courses. L’ambiance est excellente, chaque jour nous offre son lot de découverte, d’échanges et surtout de rigolade.
Etape 10 – Saint Barthélémy – Gustavia
Hier, nous avons passé la journée et la soirée à Gustavia, la capitale de Saint Barth, « l’île des vedettes » comme dit ma grand-mère. Je pensais arriver sur une île complètement bling bling, et bien non, je suis agréablement surprise, l’île est très nature et l’ambiance est familiale, bon par contre, tout est très cher…
24/03/2022 – De retour à Saint Martin
Après 25 miles nautiques depuis Saint Barth, nous arrivons dans la baie de Marigot en fin de matinée. La navigation a été mouvementée pour la première fois de la semaine, elle ressemblait un peu à ce que j’avais vécu pendant la transat, avec une houle désordonnée. C’est marrant, j’ai vu que je m’étais pleinement habituée parce que je ne faisais même pas attention aux mouvements du catamaran alors que les américains étaient stupéfaits de voir cette houle et certains ont été un peu malades. Je suis vraiment bien sur un bateau maintenant !
Depuis le mouillage, deux voyages en dinghy sont nécessaires pour que tout le monde puisse accoster à Marigot. De là, nous prenons un taxi jusqu’à Phillipsburg, la capitale de la partie hollandaise de l’île. Je descends du taxi et là c’est le choc, des lumières de toutes les couleurs qui clignotent de partout, des casinos, des grosses voitures. J’avais passé la journée sur le catamaran à lire et à flemmarder toute seule et je me retrouvais d’un seul coup projetée dans un mini Las Vegas à parler d’argent, c’est le jour et la nuit. Un match de basket-ball opposait les deux équipes Texas et Duke (Caroline du Nord) et on a parié chacun vingt euros sur une équipe. Le bon côté c’est que ça a rendu le match intéressant, et que nous avons tous passé un bon moment, nous avions tous envie de doubler notre mise ! Le mauvais côté, c’est que j’ai perdu… Haha, je ne suis décidemment pas bonne sur les paris !
Nous mangeons dans un resto mexicain très sympa. Nous aurions pu faire un plat pour deux, les portions sont démesurées ! Par contre, la margarita, je n’aurais pas partagé !
Décision commune de rentrer de suite après le repas, finalement pas de black jack ni de poker au casino, la navigation du jour les avait crevés ! Nous reprenons le dinghy à Marigot pour retrouver le catamaran au mouillage dans la baie, mais cette fois, au lieu de faire deux voyages, nous jugeons plus pratique de ne faire qu’un seul voyage, sur le moment, on se dit que c’est une super idée mais … en fait c’était une mauvaise idée.
Nous voilà les onze dans le zodiaque, collés serrés. Au début tout le monde trouve ça très drôle, nous étions comme des gosses les cheveux au vent, éclaboussés par les clapots. Au bout d’un moment je sens que j’ai les pieds dans l’eau, le niveau monte à vue d’œil, l’eau est maintenant au milieu de mes tibias… c’est devenu moins drôle, nous commençons tous à nous inquiéter, nous sommes trop lourds, le zodiaque s’enfonce, il faut dire que dans le lot, il y a quelques gaillards ! Je me tourne vers Aurélie assise à l’arrière, l’eau passe par-dessus le moteur, elle est trempée jusqu’aux genoux, elle me voit inquiète et pour tenter de me rassurer elle me dit « ça va aller Laura, regarde devant, ne t’inquiète pas », je lui réponds « Mais Aurélie, devant c’est pire ! ».
Je m’accroche à Alicia à ma gauche, nous étions toutes les deux prêtes à sauter dans l’eau s’il le fallait. A moitié en train de rigoler, et à moitié en stress, elle me dit « I will save your life ! » Trop mignonne… Chacun essaye de ne pas paniquer et garder son calme. Après quelques minutes qui me paraissent interminables, nous arrivons enfin au bateau, sauf l’un d’entre nous qui, sous les ordres du capitaine avait sauté dans l’eau pour soulager le dinghy ! Le capitaine repart le chercher, il s’était accroché à un autre catamaran en attendant qu’on revienne vers lui. Au passage, il se fait enguirlander par les propriétaires qu’on venait de réveiller avec ce raffut et qui ont cru qu’on leur faisait une très mauvaise blague. Une fois tous à bord, une dernière bière, on reprend nos esprits, puis finalement après un gros debrief, on se marre tous, quelle histoire !
26/03/2022 – Marina de Anse Marcel
Dernière journée en mer hier pour remonter tranquillement jusqu’à la baie de Grand-Case. Depuis le mouillage, on prend le dinghy pour passer une dernière soirée tous ensemble. On se retrouve dans un « Lolo », un resto typique de l’île bon marché, dans lequel les tables sont agencées autour d’un barbecue géant, les locaux et les touristes se mélangent, à la bonne franquette. Après une langouste ou un steak pour les uns, et des légumes grillés pour les autres, on va danser au Blue Martini, un bar avec de la musique live et des DJ. Nous avions repéré ce bar le premier soir avec le cap’tain Tophe. Nous ne sommes pas déçus, nous retrouvons la même ambiance festive et chaleureuse, encore une excellente soirée, mais qui sent la fin…
Ce matin c’est le cœur serré que nous disons au-revoir à James, Marc, Alicia, Steven, Jason, Nicolas, Renée, Oscar and Cap’tain Scooter. Merci à vous tous pour ce cadeau, nous avons passé un formidable moment avec vous, vous êtes une crazy and amazing team !
A la marina, nous sommes contentes de recroiser toutes les personnes dont nous avions fait la connaissance quelques jours plus tôt. Les techniciens de Dream Yacht, Chris le responsable de l’hôtel de la Marina, la dame de la laverie, celle de l’épicerie, Coco et Erwin, des skipper pro de Dream Yacht qui avaient dormi sur le même catamaran que nous à notre arrivée de la transat. On a l’impression de tous les connaitre depuis longtemps, c’est super sympa, l’ambiance dans la marina est familiale et très décontractée, je m’y sens bien. Début d’après-midi, nous n’avons pas encore de plan pour dormir ce soir. Je m’étonne moi-même de ne pas stresser plus que ça… !
A notre grande surprise, nous retombons sur Erwin qui venait de terminer une semaine de charter avec des clients sur un catamaran de Dream Yacht. On l’a croisé deux fois par hasard pendant la semaine, une fois à Saint Barth dans le centre de Gustavia, et une autre fois au mouillage dans l’Anse Colombier au nord de Saint Barth. On lui propose de nous rejoindre, Aurélie et moi, à la pizzeria de la marina. Il est vraiment adorable et on se délecte de ses aventures en tant que skipper pro ! Après trois mois sur un bateau, nous commençons nous aussi à avoir quelques bonnes anecdotes à raconter.
Il fait tellement bon, que nous décidons de dormir sur la plage, à la belle étoile. Délestées de nos sacs grâce à la société Dream Yatch qui a accepté de nous les garder sur un des bateaux pour la nuit, nous profitons l’esprit léger d’un beau ciel étoilé. On aura quand même eu un petit grain habituel à cinq heures du matin, il a fallu vite courir se mettre à l’abri le temps qu’il passe.
27/03/2022
Je me réveille ce matin face à la mer, je me demande si je ne suis pas en train de rêver et si cette dernière semaine s’est passée « pour de vrai ».
Bye our american friends, Bye la marina de Anse Marcel, Bye Dream Yacht, l’aventure continue !
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Toujours un grand plaisir à te lire. J’ai hâte d’en savoir davantage sur la traversée. Tu sembles heureuse, j’en suis ravie. Profite Profite. Vis le moment présent. Bisous ma Belle
Merci Yannick. Je vous embrasse fort
Formidable , Laura
C’est un grand plaisir de suivre tes navigations et escales…Profite bien de ces moments merveilleux et continue à nous les partager.
Bizhes
Hubert
Hubert! Merci pour ton message! Contente de te lire ! Hate pour toi que tu fasses ce voyage.