Je vous présente Laura Maé, le catamaran sur lequel je vais traverser l’océan Atlantique (si c’était pas un signe ça…). A priori on traverse direct, pas d’arrêt au Cap Vert, c’est donc 20 jours de navigation non stop. Je m’en réjouis tellement.
Nous partons tous les trois avec Aurélie et avec Tophe dit cap’tain Pulpy, on a vite compris pourquoi… il arrive à faire plusieurs choses à la fois, il est partout, il a un œil sur tout. Lui aussi c’est un vrai Mac Gyver, il sait tout faire.
Christophe est un skipper pro, son boulot c’est de convoyer des bateaux neufs à des propriétaires un peu partout dans le monde.
Et lui quel chocolat il aime ? « C’est comme l’humeur, ça dépend des jours » et s’en suit une discussion sur les différents chocolats et leurs variantes… c’est génial. Je n’en dis pas trop, Tophe mérite une vraie présentation, tellement il a de cordes à son arc.
Lauramaé doit être livrée (j’ai décidé que ça serait une catamaran fille) à Saint Martin au nord de l’arc Antillais.
Départ demain, ou après demain… j’arrête de donner des dates, de toutes façons ça change tout le temps ! Au jour le jour ! C’est vraiment la leçon à apprendre…
Ça c’est ma mine heureuse à 8h du matin quand je remonte au mât voir le lever du soleil. Petit cadeau de départ du cap’tain pour ma première transatlantique (et au passage je vérifie le bon serrage des vis et des manilles). Je suis sur un petit nuage, je me sens libre, légère et sereine.
A bord de Lauramaé, je déconnecterai peu à peu de la ville, des ondes, de l’agitation terrestre, pour me connecter chaque jour un peu plus à l’océan, au vent, au soleil et à la lune, plongée dans un autre espace temps.
J’aurai la chance de voir le soleil se lever et se coucher 20 fois en guettant le rayon vert , je pourrai suivre les constellations , me faire surprendre par les étoiles filantes , me laisser hypnotiser par la lune , surfer sur les vagues avec le bateau️, jouer avec les dauphins, peut-être les baleines … et sentir les 4 éléments en puissance : l’eau (l’océan), l’air (le vent), le feu (le soleil), et la Terre (Bienvenue à nos deux nouvelles copines à bord Joséphine et Carmen, nos fleurs fraîchement baptisées).
Bernard Moitessier, un des premiers et plus grands navigateurs, disait que les longues traversées et le contact des forces brutes qui l’environnaient le purifiaient. Je suis heureuse d’en faire l’expérience et comme lui, me connecter à mon âme.
L’équipage s’est approvisionné de feuilles blanches, d’aquarelle, de pinceaux, de feutres, je pourrai laisser parler ma créativité !
Merci Eole pour ton bon vent,
Merci Neptune pour ta belle houle,
A dans 20 jours (mas o menos) !
21 jours plus tard… 16 mars – Ile de Saint Martin aux Antilles
De SMSx (Saint Martin de Seignanx) à SXM (Saint Martin aux Antilles)… Le premier chapitre de l’aventure se termine sur cette minuscule île, qui comme d’habitude, n’était pas du tout prévue au départ. Je devais initialement arriver à Trinidad, tout en bas de l’arc Antillais, je suis finalement tout en haut ! C’est plutôt rigolo comme point de chute… Saint Martinoise un jour, Saint Martinoise toujours !
Je me suis renseignée (un peu), j’en ai discuté avec des marins (beaucoup), je l’ai envisagée (très vite), je l’ai programmée (au moins 3 fois), j’ai douté (souvent) et finalement, contre toutes attentes, je l’ai faite cette fameuse transat.
Merci à mes deux cap’tain, Philippe avec qui j’ai navigué de Hendaye à Tenerife sur un monocoque Dynamique Express de 45 pieds et Christophe avec qui j’ai navigué de Tenerife à Saint Martin sur un catamaran Astréa de 42 pieds. Deux salles, deux ambiances….!!
D’une manière bien différente, ils m’ont permis tous les deux de vivre une magnifique expérience et le premier constat est le suivant : les navigations côtière et hauturière m’ont apporté bien plus que ce que je pouvais imaginer, et c’est en grande partie grâce à eux.
Je n’oublie pas ma coéquipière Aurélie, avec qui j’ai partagé toute cette folle aventure depuis Hendaye, qui est devenue au fil des jours, une amie. Elle aussi a contribué à rendre cette expérience riche et profonde. Enfin, je remercie les dieux Eole et Neptune car même s’ils m’ont un peu taquinée, et c’est de bonne guerre, ils ont été bien cléments.
Je débarque et découvre l’actualité du monde, je suis tellement reconnaissante de la chance que j’ai ! Ce soir, mes pensées se tournent vers toutes les personnes en détresse.
Tout le récit de la transat à lire dans Expérience/Transatlantique en voilier.